16 avril 2015

Au pays des croquettes - Nous sommes Gigi



 
Depuis plus de deux ans, je suis à la maison tous les jours, ou presque.
L’inactivité, la solitude sociale, les échecs : beaucoup de mauvais moments, et aussi beaucoup de journées avec de petits et de grands bonheurs.
Depuis plus de deux ans, Gigi est avec moi, tous les jours. Avec ses grognements, ses petits bruits et ses ronflements en pleine nuit, son affection et ses petites turpitudes. Elle a veillé sur moi et n’hésitait pas à me rappeler qu’il y a des choses avec lesquelles on ne rigole pas dans cette maison : l’heure des croquettes, le bruit du papier qui emballe le fromage, etc. Sans oublier le dépôt de poils sur les bas de pantalons (noirs de préférence) et dans toute la maison. Et la nécessaire inondation autour de la gamelle d’eau, car il est impossible de boire dehors. La cuisine est faite pour çà, non ?
Depuis Noël, l’état de santé de Gigi s’est fortement dégradé. Et quand elle a compris que j’allais finalement retrouver du travail, je crois qu’elle a lâché prise. Elle craignait que je l’oublie, à moins qu’elle ne se soit dit que je n’aurai bientôt plus besoin de sa présence permanente.
Alors hier, quand je suis revenu d’Héricourt avec la quasi certitude d’avoir retrouvé un emploi, Gigi a mangé ses pâtes (je la soignais particulièrement depuis quelques jours), mais elle est restée couchée. Elle m’a regardé avec ses yeux tristes mais je n’ai pas voulu comprendre.
Ce matin, elle ne tenait plus debout, ne buvait pas, et tenait difficilement sa tête. Elle respirait très lentement.
J’ai senti qu’il était temps qu’elle s’envole au pays des croquettes et des poulets rôtis volés chez les voisins. Avec un petit bâton entre les dents !
Elle m’a demandé de vous dire adieu pour elle.
Je sais que nous allons tous pleurer. Courage.

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