Le vent de la rochette: novembre 2018

06 novembre 2018

A cause des panneaux ?

- Pourquoi tu ralentis ? A cause des panneaux ?
Je ne réponds pas. La route est sèche, le ciel est dégagé et il fait encore jour. J'aperçois deux jeunes chevreuils dans la pâture qui sépare le bois de la route. Ils lèvent la tête et s'immobilisent quelques instants. Un souffle d'air, un bruit imperceptible ? Voilà la petite équipe qui s'enfuie et disparait sous les arbres.
- T'as peur de te faire flasher ici ? On n'a jamais vu un flic.

Bien entendu

Le partisan
Léonard Cohen, un poète pas facile, surtout quand on ne maîtrise pas l'anglais. Dans chaque chanson, un message exprimé avec une force rare, qui donne envie de s'y associer, quels que soient les mots, parce que la mélodie donne confiance. Tristesse et mélancolie ce matin.

A la Saline !
Inimaginable ! L'une de mes premières idoles en concert à la Saline d'Arc et Senans, qui fait pleurer sa Stratocaster au coeur du Jura... Je retrouve mes oreilles d'adolescent aux cheveux longs, comme lui à l'époque. Une merveilleuse soirée avec David Gilmour.

Sugar Man
On dit qu'il valait bien Bob Dylan.
On apprend qu'il était une idole en Afrique du Sud.
On découvre Sixto Rodriguez avec un documentaire exceptionnel.

scratch my back
and i'll scratch yours
Peter Gabriel revisite de très beaux titres de ses amis, qui lui rendent la pareille. Un univers d'excellents musiciens. Un délice.

Bien lu

Le bal des hommes
Un curieux roman écrit à quatre mains. Qui commence au zoo de Vincennes et nous entraine dans des lieux souvent glauques du Paris des années 30 où les homosexuels - les invertis - ferraillent avec les inspecteurs de la Mondaine. Un monde à part, décrit dans un style souvent très cru et direct par Gonzague Tosseri, par ailleurs grand amateur de gin.
Entre le roman historique et le thriller. Un excellent scénario qui pourrait séduire un producteur.

Rue des Boutiques Obscures
Je dois l'avouer, je n'avais jamais lu Patrick Modiano. J'ai commencé par ce roman aussi agréable à lire que désuet, dans ses ambiances parisiennes d'avant-guerre. Je vais certainement poursuivre cette reconquête culturelle personnelle, qui passe par la lecture des romans de Prix Nobel.

Grenouilles
La Chine de Mao des années 60. Dans les campagnes, la régulation des naissances est un combat. La tante du narrateur, Tetard, est une gynécologue totalement acquise aux directives officielles. Elle pratique stérilisations et avortements sans états d'âme.
Avec finesse, Mo Yan, Prix Nobel de littérature 2012 nous fait à nouveau traverser la fin du XXe siècle dans cette Chine étrange qui passe du moyen-âge au capitalisme, sous nos yeux...
Ni manifeste, ni plaidoyer.

La femme qui tremble
Elle agace les neurologues et les psychiatres, car elle nous raconte simplement "une histoire de ses nerfs". Une crise de tremblements qui l'a conduit à s'interroger sur les mécanismes qui commandent les mouvements de notre corps à l'insu de notre volonté. Et nous voilà plongés dans l'univers étrange de notre cerveau, perdant ainsi nos repères et notre vanité.
On dévore cet essai avec autant de plaisir que les romans si agréables de Siri Hustvedt, la femme qui tremble.

Pourquoi ?

C'est fou ce que l'on écrit depuis quelques années. Pas besoin d'avoir des idées intéressantes ni de connaitre l'orthographe et la grammaire. L'important, c'est de dire quelque chose, d'exister en occupant le terrain, par des mots, des phrases, des sentences. Et aussi des photos et des vidéos... Des lettres, des signes et des chiffres, des images... tout, puisque çà ne coûte rien.
Alors je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas comme tout le monde. J'écris donc pour ne rien dire, pour essayer de me faire remarquer, pour exister.
Ecrire en cachette, c'est super, mais il faut laisser trainer le journal intime, négligemment. On ne sait jamais... "Quelqu'un" pourrait tomber dessus par hasard et trouver çà génial. Alors je deviendrais célèbre. On me reconnaitrait dans la rue de mon village. Et j'aurais des amis.
Je vais tailler mon crayon et commencer.
JA